Marrakech et le festival des Etoiles !

BILLET D HUMEUR :                                                                                                                                                      Ave Banquier , ceux qui se font saigner te saluent
( Ave César , ceux qui vont mourir te saluent aussi ! ) …

Je dois reconnaître que mon banquier ( établissement filiale d’une banque française désormais ) me lâche miraculeusement les baskets depuis quelques mois, comme quoi le simple fait de changer de Directeur ou d’agence … arrange parfois les modestes affaires personnelles de votre serviteur !

Il n’en va pas de même , semble t’il auprès de certains de nos collègues restaurateurs , souvent installés depuis des « lustres « et ayant par la même prouvés leur désirs « féroces « de régler le fisc , la Cnss , honorer leur engagement d’emprunt et le toutim …
Mieux ils ne leur viendraient même plus à l’idée de faire une « niche élégante « à leur banquier … suivez mon regard acéré ! en évacuant nuitamment l’endroit , laissant la clé sous le paillasson !!!

Las donc … dernièrement un de mes amis restaurateur m’annonçait que son « cerbère « de banquier venait de lui en coller une bonne douzaine dans la nature ! ( je veux parler de chèques évidemment )
Passe encore lorsque l’homme de l’art subodore qu’il couve « un voyou , issu d’un dernier vol de faisans ( volatile de nouveau en pleine expansion ! ) mais quand il s’agit d’une affaire ancienne ayant « pignon sur rue « à Rabat ou ailleurs … la pilule est amère à avaler !
Quand au surplus à la lecture de nos bilans , au poste « frais financiers « et « agios « le montant débité allonge son nez quasiment comme un jour sans pain on se dit que l’homme de l’art plus haut décrit joue gagnant presque à tous les coups sans coup férir .
Affaire vécue aussi dans le cadre d’un petit hôtel , appartenant mur et pas de porte à la même famille depuis les années 20 ! un chèque en bois d’une somme ridicule , alors que tous les comptes « titre , carnet , personnel « sont conservés dans cette même agence !

On se dit finalement que le métier de banquier n’est plus réellement un « métier à risque « mais une sinécure bien agréable au regard des responsabilités désormais qui tenaillent nos amis restaurateurs et hôteliers coincés entre le piano , la gestion de leur établissement … et le « bon vouloir régalien « de nos chers , très chers amis banquiers !

A voir d’ailleurs chaque année les bilans financiers de ces officines bancaires publiés à grand renfort de « cocorico « dans la presse économique , c’est désormais dans la série … Le beurre et le prix du beurre !

Pandore


Palmeraie Golf Palace
Circuit de la Palmeraie Marrakech

La scène gastronomique semble tellement encombrée dans notre bonne ville de Marrakech que lorsque l’on voit poindre à l’horizon le 3 éme festival des « étoilés Michelin « on se dit « mezzo voce « entre connaisseurs qu’on va pouvoir enfin arpenter des terres sérieuses , planter l’appétit dans du solide et non « du vent chichiteux « … Loin des tables « Pi poules « et autres subtilités subsoniques !

Inconditionnel du Chef Lassausaie – je le confesse , la chair est faible - je n’ai pu cette année … comme l’année précédente passer à coté … De la dodine de foie gras frais de canard aux pommes et Sauternes ( vin blanc de Bordeaux ) équilibre délicat , suivi d’un risotto Arborio de cèpes et gambas aux aromates bien équilibré en saveur , d’un filet de St pierre parfaitement cuit comme un poisson doit l’être préservant ses saveurs iodées , d’un suprême de caille des Dombes en coque d’épices joliment sanglé , couronné par un plateau de fromages de France affiné et deux desserts « irish Coffe et tarte aux pralines …
Arrosé de Sahari Blanc , rosé , El Mogador rouge et « S « de Siroua Blanc …
Le résultat attendu et la sanction ne s’est pas fait attendre , c’est sous une bordée de félicitations que le Chef Lassausaie a rejoint ses aficionados en salle à l’issue d’une prestation de haute volée .



Je dois avouer par contre ma perplexité concernant la deuxième soirées que je m’étais offerte , le dîner proposé par le Chef Patrick Fulgraff du Fer Rouge à Colmar ( Alsace ) patrie du foie gras et autre chapon roti !
Le snobisme parfois , et le parisianisme forcené embarquent les Chefs de Cuisine étoilés dans certains excès de présentation et de descriptifs elliptiques , la « compotée de pruneaux d’Agen ivre de vins rouges « ! quelques dévoiements culinaires ( glace de balsamique et artichaut émulsionné ou encore Matjes et cappuccino à la pomme de terre œufs de hareng ? ) qui ont laissés l’assistance de ce soir là sur le fil rouge … des désirs inassouvis .
A classer donc dans les nouveaux habits de la restauration « star système « le mental prenant visiblement le pas sur le « bon sens paysan et cuisinier « , le plastic prends donc le pas sur le bon verre en cristal ou en verre et ce soir là , nous eûmes à déguster un des plats dans un verre en plastic ?

Affaire de concept , nous répondront les « Foudinge et Drinquinge « tenant de l’orthodoxie actuelle … eh bien voilà le « gros mot « est sorti , on ne déjeune plus , on ne dîne plus … en tâte de la nouveauté , nous sommes devenus d’aimables cobayes , on vous donne à déguster de la « FOUDE FUSION « … Pour un peu on y perdrait son « latin de … cuisine évidemment « !
Menu « étoilé « à 700 Dh par personne .

Chapeau bas , en tous les cas à la Famille Berrada – propriétaire du PGP - qui chaque année casse leur tirelire , car je parierais bien mon dernier billet de banque que ces « Festivals étoilés « malgré une assistance choisie et de qualité , coute plus qu’elle ne rapporte …

Pandore


Les JARDINS DE GUELIZ , nouvelle mouture !
Place du Harti Marrakech .

Anciennement situé à l’angle de notre défunt Marché Central de Gueliz , coté Café Zohour … Son Gérant français retrouve un emplacement exceptionnel dans le cadre du parc du Harti et tire donc son épingle du jeux avec maestria !
Loin des resto-paillettes , à classer dans le tiroir Marrakech de ces adresses qui ne vous font pas prendre un coup de sang au moment de l’addition , tâtez de cette nouvelle table ( nappes , napperons , serviettes etc. ) qui vous propose des entrées toutes à 55 Dh , des plats principaux tous à 95 Dh et les desserts à 35 Dhs , .
La salle dirigée de main de maître par un ancien du restaurant « Sur une Ardoise « . Donc bien conseillé par un réel professionnel souriant , détaillant les différentes options , carte et buffet à 100 dh au déjeuner ( entrée , plat principal , dessert ) qui dit mieux … La pièce de bœuf « café de Paris « une belle entrecôte servie saignante , tranchée finement , nappée d’ une sauce un peu liquide mais excellente … cuisine en générale simple et sans complexe … sans prise de tête !

Le Guerouane rosé facturé à 100 dh servi bien frais dans un seau à glace sans que l’on soit obligé de courir après les glaçons , le verre de vin à 25 dh , les cafés à des prix doux ( moins chers que dans ce café sur rue , situé en face de la RAM à Gueliz pratiquant des prix arrogants dignes de Paris )

Comptez 150 DH par personne

Saisi sur le vif !

Curieuses pratiques que celles de certains de nos confrères sur Marrakech afin de conserver leur « pré carré « d’aviser « benoîtement « les concierges , agences de voyage et autres T.O et réceptifs , qu’il leur faudra désormais faire un choix , ou travailler pour la « bonne vieille adresse « située sur la route de Casablanca ou travailler pour le « petit dernier « installé route d’ Asni !
Je vous laisse deviner qui est le grand perdant dans cette affaire – le touriste – évidemment … Que cherche t’on à nouveau ?
A jouer avec le diable , on est sur d’y perdre sa chemise … à moyen ou long terme !




Pandore

à paraitre  dans LA VIE TOURISTIQUE AFRICAINE le 1er Novembre 2007