restaurant du casino du Saadi Marrakech
Publié le 9 Août 2006
L EPICURIEN
Restaurant du casino du Es Saadi
L’Hivernage Marrakech
Au sortir d’une cohue incroyable au Consulat de France à Marrakech ou le nouveau Consul Général Monsieur Viet recevait ses ouailles à l’occasion du 14 juillet ( 1000 personnes au bas mot ! les vieux marrakchis français n’en crurent pas leurs lunettes à double foyer ) . Entre mot de bienvenue , hymnes nationaux , officiels marocains ( dont le wali de Marrakech , le Maire de Marrakech Omar Jazouli ) et français ( un ancien ministre entre autre résidant à Marrakech ) , tout ce beau monde heureux visiblement , d’être venu … d’être là !
Rien de tel pour se remettre les idées en place à la suite , que d’aller titiller une institution , voir s’il n’y avait pas moyen de déboulonner une « statue du commandeur « par hasard , direction le Saadi …
Et le nouveau Saadi palace qui finit de plaquer les derniers accords d’une déco’ chic et personnalisée 102 chambres , suites et villas privées pour une ouverture prévue mi décembre 2006 – m’assène le toujours sémillant Si Boulhal - .
Naviguant au plus prés entre plantations d’oliviers , d’amandiers et architectes retors !
Arrêt au Bar de l’ Hôtel ( sans climatisation ) , coup d’œil furtif au restaurant gastronomique , en ce soir d’été les tables installées à l’extérieur le long de la piscine ( rayon nouveauté : arrivée du nouveau Chef de Cuisine Durand « ancien chef exécutif des Hotels Barriére à Deauville « qui aura pour charge d’assister ou superviser ? le Chef Rimbaut « fameux grognard grognon et sa candeur cocardière « fidèle à la barre du Saadi depuis de nombreuses années ) .
Direction le restaurant du Casino du Saadi qui opèrerait un retour en force dans le paysage marrakchi de la nuit aux dernières nouvelles …
L’Epicurien Chef de cuisine « Julien « .
Voilà un endroit ou vous allez pouvoir mouliner la nostalgie d’un Marrakech des années 50 / 60 , il manquait juste au tableau la 203 dans laquelle on aurait pu arriver en bordée ! il manquait Boul de Breteuil et sa cour , il manquait le Baron Krupp … le tableau eut été complet !
Grandes fenêtres garnies de fer forgé garnies de tentures prunes , colonnes majestueuses couronnées de coupes trés art nouveau italien ( le petit moins les 4 palmiers en miroirs dans la salle des manchots ) chanteuse et pianiste interprétant des rythmes nord et sud américains discrétement ( enfin ) …
Elisabeth Bauchet couvant son « bébé « visiblement surprise de cette résurrection pas évidente , le Casino de la Mamounia se trouvant à deux encablures !
Il ne manquait plus au tableau que la « Mère « - bon pied , bon œil – qui continue à arpenter vaillamment l’endroit ayant l’œil et le bon au détail qui fâche …
Dans cette étonnante ambiance , le restaurant aurait pu se cantonner au « faire valoir « , une simple annexe de l’ enfer de Macao !
Première surprise … Ambiance reposante pourtant à deux doigts de la salle de jeux , éclairage parfait ( malgré ces agaçants lits de repos au centre de la pièce comme dans le Night Club en sous sol… totalement hors sujet , certains décorateurs mériteraient d’être envoyé en Sibérie ! ) . Deuxième surprises , une carte concise ( 10 entrées chaudes et froides , 6 plats principaux , 6 desserts ) , j’ aurais pu sortir le mouchoir et pleurer sur les délices d’antan , sur les anciennes cartes et leurs descriptifs pompeux …
Et puis vlan ! dans la série « frottons nous les yeux « 1 délicieux carpaccio de bœuf , des nems aux crevettes et légumes croustillants 70 DH , 1 filet de dorade rôti aux feuilles de figuier inattendu , simple et droit dans ses chaussures 90 DH … ( petit bémol trop de pommes de terre en garniture ) 1 Fricassée de lapin aux olives vertes ( pas noyé dans la sauce ) flanquée d’un sauté d’aubergines aux épices ! Résultat , dans le ¼ d’heure qui suivait les assiettes étaient vides , nettoyées … pour faire place aux desserts !
Ou nous attendaient une crème caramel « à volonté « servi dans un plat haut en terre cuite arrosé d’un caramel coulant 60 dh , un vacherin pas très catholique dans sa composition ( servi dans un verre à pied ) mais lui aussi désespérément excellent ! alors que le serveur m’annonçait devant ma mine de vieux chat gourmand que la mousse au chocolat était servie aussi « à volonté « ??? de quoi nous laisser quelques regrets … certainement !
Le tout pour une addition incroyablement tempérée , pas comme le vin servi bien frais 1 Sémillant à 140 DH … Service diligent , efficace et décontracté
( directeur de salle Nicolas un « chouia « dépassé lorsqu’il tombe sur un client enquiquineur , ce soir là une carte de paiement sans carte nationale d’identité ! un peu plus on téléphonait à Bank al Maghrib … ) entrée plat principal , dessert pour 250 DH par personne !
TENEZ VOUS BIEN , donc loin des délires désormais courants que nos nouveaux « restaurateurs « de la place proposent . Dernièrement dans une de ces nouvelles adresses « branchées « dont je tairai le nom afin de m’éviter quelques ZUNANIS en retour – entrée dans les 120/170 DH , plats principaux dans les 250 dh et dessert à l’avenant - Certains ont du souci à se faire !
Pandore
publié dans la VIE TOURISTIQUE AFRICAINE
édition du 31 juillet 2006