La Maison du Gourmet Casablanca
Publié le 2 Septembre 2006
159 Rue Taha Houcine Gauthier CASABLANCA
La « belle cuisine « de Meyriem ! ! ! ( formation à l’ Ecole Paul Bocuse , Hôtel Majestic à Cannes , le Crillon de Paris au restaurant « les Ambassadeurs « et finalement en Bretagne au restaurant « Les Mouettes « qui dit mieux ? )
Les bonnes surprises arrivent rarement par hasard , installée depuis quelques 2 ans et demi dans une rue débouchant sur le Boulevard d’ Anfa … LA MAISON DU GOURMET après une période d’acclimatation nécessaire aux contraintes du marché local en approvisionnement , à une clientèle forcément différente de ce qu’ils ont connu , ( nos deux jeunes gens arrivent de France ) … c’est maintenant que ce restaurant trouve sa « vitesse de croisière « !
J’avais remarqué sans la connaître à l’époque , au petit marché du Maarif , cette jeune femme qui faisait le tour des marchands d’herbes , et autres légumiers … retournant les cageots de légumes , allant d’un étal à l’autre … jaugeant du regard la qualité de tel ou tel produit ! refusant la marchandise , démarche pas commune …
La salle n’est pas follement amusante tout en longueur , son coté salle à manger bourgeoise rassure … les murs habillés de panneaux de bois , une petite exposition par le nombre mais d’une grande qualité du peintre BENASAHRAOUI( spécialisé dans la gravure sur plaque de bois de thuya ) …
Salle au rez de chaussée pleine , le mari du Chef de Cuisine nous reçoit , en tenue de « cuisinier « tiré à 4 épingles , un peu guindé mais professionnel – lui même cuisinier – il a abandonné la cuisine à son Epouse – original - … et quadrille la salle de son œil connaisseur prends les commandes et explique les compositions des plats … ( formation Georges Blanc à Vonnas , le Majestic ou il rencontre sa future femme , le Connaught Hôtel à Londres , et en Bretagne dans 1 relais chateaux « le Château de Loguenelé « ) .
Démarrage délicat pour cette soirée , notre choix d’entrées « malheureux « Foie gras à la plancha ( en fait un foie baignant dans une soupe de lentilles … imprévu ! ) et un Fourme d’Ambert chaud posé sur un lit de roquette ( façon chèvre chaud , passé à la friteuse et dont la saveur salée ressortait trop ) nous incitaient alors à une prudence pour la suite des événements Le chausson aux cèpes et ris de veau qui me fut servi ce soir là frisait la perfection , perfection du feuilletage ( à tomber à la renverse ) , perfection de la sauce légèrement caramélisée ( bonheur des yeux et des papilles ) cèpes et ris de veau goûteux ! le bonheur … un ange passait !
Le convive qui m’accompagnait se vit servir un carré d’agneau , paré , servi rosé « à cœur « parfumé à la marjolaine , accompagné d’ une sauce délicieuse , succulente , aérienne … un plat dans la grande tradition de nos anciens !
Escoffier n’aurait pas désavoué cette façon de faire et de présenter …
Pour arroser ce dîner de fête , un bourgueil ( vin rouge de la Région de Touraine ) qui me semble bien sortir tout droit de la Corbeille Gourmande à Maarif , à un prix tout à fait abordable 285 DH , élégant , racé , fort en bouche …
En prime « la « Chef Meyriem Cherkaoui fait le tour des tables « élégante et professionnelle « à la fin du service , écoute les critiques , argumente à la suite !
Explique les difficultés de « tenir « une brigade de cuisine , regrette qu’après avoir « appris « certains de ces commis partent ! rien que de bien classique dans nos métiers de bouche …
Le baromètre professionnel de telles tables , ce sont les Chefs de Cuisine
« concurrents « qui passent prendre la température en fin de service … en voisin , ce soir là le Chef du Hyatt … Nadi ! ( le Café M dont je vous ai déjà parlé , autre adresse sérieuse ) .
Plats inventifs , et cuisine « classique « au top de mon classement casablancais … une table de grande volée qui mérite assurément le détour !
Comptez 400/500 DH par personne .
Pandore Pour AUJOURD’HUI LE MAROC février 2005