Marrakech , Dar Fés et les Cépages , Tanger le Minzah , le Marquis et le Miami , Rabat Chez Paul ...

Publié le 18 Octobre 2007

En cuisine marocaine , il y a des «  anciens «  qui ne font pas de bruit , ni de vagues … enfin … et qui pourtant délivrent leur savoir-faire sans esbroufe , Dar Fez est au nombre de ses adresses de qualité que l’on se repasse sous le manteau en espérant que nos «  chères «  Pi – Poules n’y mettront pas les pieds et qu’ainsi les marrakchis d’origine contrôlée et d’adoption pourront s’y retrouver en toute quiétude … Le propriétaire , un sacré personnage souvent attablé au fond de la salle , il assemble avec gout les dineurs , réservant les tables à coté de l’orchestre aux jeunes , il est aussi Pharmacien de son état et est arrivé de Fès il y a quelques dizaines d’années   … Les souvenirs que j’avais de cette table se résumaient à un grand arbre majestueux centenaire et à un orchestre cornaqué par Brahim qui avait décoiffé une soirée dans les années 90 en présence de la belle Sapho qui se fait rare en ce moment au Maroc ( dommage ) . Il faut dire qu’on est surtout lassé par la tyrannie des restaurants en vogue , la dictature du timbre poste ( je veux parler de ces quantités microscopiques servies par certaines ambassades qui se prétendent , pas moins , de la nouvelle gastronomie marocaine ) . A Dar Fès on tombe plutôt dans l’inverse , quantité et qualité sont au rendez vous . Vrai et bel assortiment de salades marocaines , beau tajine de bœuf aux artichauts , excellent couscous aux 7 légumes , et plateaux de fruits , gâteaux marocains avec le thé … Brahim un peu moins sémillant que lors de notre dernière soirée ( on vieillit tous ) mais qui sut néanmoins donner ce cachet particulier en passant de table en table , interprétant des tubs orientaux , mais aussi des interprétations de son cru , fusion d’une musique souirie et européenne , absolument charmant .
Bref pour une vraie soirée marrakchie , c’est à Dar Fès , comptez 500 Dh pour le menu vins en sus .
Pandore
 
La célébrité est volage , c’est un drôle de phénomène , l’ouverture de ce restaurant par le Chef Chochereau avait été l’événement à une époque sur Marrakech ou on comptait les bonnes tables sur les doigts d’une main … Bien souvent désormais , la notoriété médiatique ( sic ) désigne un insigne Chef de cuisine multi étoilé ? vaguement insipide mais qui sait faire mousser les journaux Pi-Poules , elle consacre aussi dans la foulée souvent un mièvre mais qui manie le verbe en salle avec maestria et cocasserie ( parle t’on cuisine alors , évidemment NON ) … A la longue on finirait pas ne plus se fier au quand dira t’on . Et puis , et puis … il y a ces nouvelles têtes improbables qui se prennent aussi le pied dans les tapis mais avec le sourire et le reconnaissent … Secteur cuisine française , à la suite d’ un Xiéme changement de propriétaire aux Cépages ,elle nous arrive du Touquet , elle s’appelle Line …. Elle sait déjà que cela va être coton et que les places sont désormais chères dans la capitale du Sud , bien droite dans ses bottes , gourmande et curieuse des produits que l’on peut trouver au Maroc ( on s’est longuement entretenu d’un volatile que je croyais tombé en désuétude ) . Ce soir là une table de «  bon vivants «  donnait un peu d’animation à cette salle pourtant agréable mais vide , bordée d’un jardin verdoyant . Pas de coups tordus au niveau de la carte , un «  chouia «  pépère … Gambas a la diabolique ( cuisiné avec du piment frais ) , assortiment à recommander de charcuterie , ris de veau excellent mais qui aurait mérité d’être un peu plus dénervé , filet de bœuf tendre …. Et changement de carte prévu après ramadan , à l’affiche «  bouillabaisse , cassoulet maison , palombe ( le bestiaux dont je vous parlais plus haut ) , gibier à plume et à poil , bref dans la série « cuisine bourgeoise et nous l’espérons canaille …  Prochaine ouverture d’un bar musical cosy pour clientèle de femmes et hommes d’affaire . Moyenne du couvert 300/400 DH Carte   Menu découverte 250 Dh salade gésier de canard blanquette de veau ( bien blanc , bien de chez nous ) , Pèche rôtie et sa glace basilic … Déjà sous presse les Menus de fêtes Noel et Nouvel An   qui tourneront entre 700/900 DH sans les vins , au programme entre autre : salade de homard aux agrumes , filet d’autruche aux 2 poivres , dos de turbot grillé …
 
TANGER
le Minzah n’en finit plus de louvoyer entre clientèle “ palace “ ( c’est sa vocation définitive à mon gout ) et clientèle “ de cars “ , les trois dernières fois ou j’y suis allé les cars alignaient leurs museaux encombrants Rue de la Liberté , et les touristes en majorité japonais prenaient d »assaut notre «  palace du Détroit «  il faut un moment choisir et s’y tenir , visiblement les propriétaires essaient de jouer gagnant sur les deux tableaux , équation pas convaincante … Tout s’en ressent , le personnel nettement décontracté sachant que le client du jour ne reviendra probablement jamais , se lâche , règle ses comptes en devises , parlemente avec le touriste , j’en passe et des meilleures … au Caïd Bar , un jour , il vous sera servi avec votre verre de vin blanc ( facturé à trente DH ) des cacahuètes , et pas le lendemain … No comment .
Le Wine Bar , charmant petit restaurant confidentiel à de tout temps délivré une carte simple mais qui tenait fichtrement la route … On ne venait pas ici pour y diner de façon spectaculaire mais entre autre , pour les côtes d’agneau , réellement «  d’agneau «  … ce n’est plus à l’ordre du jour les côtes d’agneau qui me furent servies ce soir là était de «  mouton « et bien grasses , cerise sur le gâteau la tomate mozzarella facturée 60 dh avec de la fausse mozzarella locale dure sans gout , le Tartare sauvait ce qui pouvait l’être , servi copieux préparé par le Chef en cuisine , chariot de dessert correct … un service long , une ambiance quelconque … Bref le Minzah s’endort , pantoufle sur ses acquis historique , ce n’est pas tout à fait ce que l’on attends de cette belle adresse tangéroise .
Pandore
 
Pourquoi s’attache t’on à une table , effet de mode , foucade ? Je vous en parlais il y a un an , voilà un endroit avec son décor à la «  Pompadour «  qui vaut vraiment le déplacement ( j’avais aussi reçu pas mal de commentaires ou l’on me demandait gentiment si je n’étais pas tombé sur mes cornes ou pire encore … ) . Carte incroyablement longue , un gérant d’un âge certain qui connait son affaire ( ce soir là , il s’était mis dans l’idée de nous faire tâter d’un fromage  à cœur «  qu’il venait de recevoir – pas banal - ) , du personnel qui file doux et …. Brisons là , vous tenez une adresse qui connut des hauts et des bas – c’est vrai - , et depuis quelques années plutôt des «  hauts «  , mes escargots arrivaient bien de bourgogne et le beurre était bien préparé pour des escargots avec son chouia d’ail , les filets de hareng pomme à l’huile – quoi de plus bête - furent délicieux , ferme juste ce qu’il fallait , les rognons bien cuisinés servi légèrement rosé , le cordon bleu moelleux … et pour trois personnes sans se priver avec une ½ de vin rouge Médaillon , on vous mettra sous le nez ébahi une facture de 840 DH .
 
Et après on me dira que je suis un « aigri de la restauration «  dixit un commentaire toujours sur mon blog …. Je préparais un papier sur cette maison ou j’y avais diné de façon calamiteuse en compagnie d’une amie tangéroise , il y a quelques mois ( un chateaubriand demandé saignant et servi escalopé et à point ? une véritable Bérézina ) , lorsque dernièrement désœuvré dans un Tanger vide de restaurants ouverts … J’ai remis le couvert au Miami , et surprise ( comme quoi ) une salle pleine comme un œuf de coopérants et autres touristes étrangers , la même carte évidemment mais un filet de bœuf plaisant cuit exactement à la couleur demandée , une entrée banale mais correcte , le tout avec le vin pour 250 Dh ….
 
News Tanger …
Foisonnement de peintres français et marocains exposés dans cette belle salle tout en longueur située à 2 pas de la Willaya de Tanger . A découvrir les œuvres déjantées d’ Eric Fleury , une série de portrait et un bestiaire grimaçant par Olivier ZIF ( façon Gérôme Bosch ) , d’Alberto Cuadros des œuvres naïves et colorées , d’originales pierres marines zoomorphes peintes par JP Rihet-Boismery et de superbes créations en fils métalliques pleines de légèreté par Odile et Eric Vailly … bel ensemble …
Arrivée en poste
 Ghizlaine HACHIM vient de prendre ses fonctions au poste de directrice de l’ Hôtel le Rif , succédant ainsi à Monsieur Janatti qui procédât à la ré ouverture de cet hôtel fermé depuis de nombreuses années . Précédemment Directrice de l’ Hôtel Atlas Zayane à Khenifra , elle intègre le groupe Atlas Hospitality Morocco en 1996 . A noter le taux moyen de remplissage 63% . LE Rif emploie 70 Employés , cadres compris …
Ouverture d’un restaurant japonais , Otori à 2 pas de la Grande poste Boulevard Pasteur sur l’emplacement d’une boutique de brocante … Affaire à suivre , j’y reviendrai .
 
Chronique de futures ruine fumantes déjà maintes fois pronostiquées …
Théâtre Cervantès , on nous servait dernièrement urbi et orbi qu’un pays étranger avait pris en charge la rénovation de ce petit bijoux , et encore ne voit on que l’extérieur , des amis m’indiquent pour avoir connu l’intérieur du temps de sa gloire que l’envers du décor vaut largement l’endroit visible   . Attends t’on ici aussi que l’édifice se lézarde , pourrisse des infiltrations d’eau , afin qu’au final un concert de savants hommes de l’art «  architectes et autres «  déclarent que la bâtisse est bonne à abattre … Monsieur le Wali un peu de pitié pour les «  vieux «  ( monuments ) .
Hôtel de France ( en face du Dawliz ) , qu’attends le Propriétaire , le même que l’ Hôtel Minzah pour sauvegarder cet hôtel historique , là ou Matisse peignit quelques unes de ses plus belles toiles . Certains tangérois pleurent l’époque de la famille VANDERMEER dans les années quarante cinq qui firent les heures de gloire de cette maison superbement située . Peut être ( tout simplement , suis-je bête ) attends t’on que la bâtisse tombe , afin qu’à la place on nous y colle une belle verrue , façon Résidence soit disant de «  très très haut standing «  facturé au métre carré 20.000 Dhs , cela devient monnaie courante sur Tanger , va savoir … c’est rageant à la fin d’être pris pour des nunuches .  Dans le cadre de cet hôtel , on se rappellera le bon restaurant tenu par Monsieur Gouita ( originaire de Gibraltar ) on entrait par le bas coté place du Socco ,  il ouvrira plus tard avec sa Fille Mercedes  un autre restaurant appelé " restaurant Gouita " ou se trouve actuellement Venezia Ice .
Pandore
 
RABAT
Sympa au déjeuner pour une petite faim sur le pouce , salade Caesar , salade tomate mozzarella Pichet de vin 25 Cl à 50 DHS , service rapide dans un cadre agréable à 2 pas de la boulangerie pâtisserie ( bel assortiment de gâteaux à des tarifs parisiens ) , l’endroit est pris d’assaut au déjeuner un peu moins le soir alors que la salle est agréable , dommage .
 
Pandore
Paru  dans LA VIE TOURISTIQUE AFRICAINE du 15 octobre 2007
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rédigé par pandore

Publié dans #critique journaliste gastronomique

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